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UN AMOUR DE HOCKEY

UN AMOUR DE HOCKEY

Un amour de hockey

La religion du Canadien de Montréal

Évoquer le Québec sans faire allusion au hockey serait presque une hérésie. L’un ne va pas sans l’autre. Dans ce domaine, la province peut se targuer d’abriter
l’équipe la plus titrée de la Ligue nationale (LNH). On vous présente en 5 mots clés le Canadien de Montréal. Attention, légende ! 

 

Icônes

Qui dit équipe mythique dit forcément icônes. Lorsque le Canadien de Montréal évolue à domicile, il suffit de lever la tête pour apercevoir les noms suspendus des joueurs illustres (14 au total) qui ont jalonné sa riche histoire. Le premier d’entre eux, Maurice Richard, est le seul sportif au Québec à avoir eu droit à des
funérailles nationales, le 27 mai 2000. Ça donne une idée de la notoriété de cet attaquant aussi prolifique que charismatique, qui brilla sur les patinoires nord-
américaines dans les années 40-50. Homme de records, celui que l’on surnommait « Le Rocket » deviendra notamment le premier joueur à inscrire 50 buts en une
saison.
Son aura dépassait le cadre sportif puisque pour beaucoup, il symbolisait la résistance (et la fierté) francophone face à l’envahisseur anglais, à une époque où
les Québécois étaient considérés comme des citoyens de seconde zone. Dans la famille Richard, le frangin (mort en 2020) était pas mal non plus. Il détient le
record du nombre de victoires en coupe Stanley, avec 11 trophées à son actif, soit trois de plus que son illustre aîné, avec lequel il a joué.
Les autres légendes québécoises du Canadien de Montréal : Guy Lafleur, Jean Béliveau, Jacques Plante, Patrick Roy, Yvan Cournoyer, Bernard Geoffrion et
Serge Savard.

Tricolore

Entre le pluriel français et le singulier québécois, la différence est de taille !
Oubliez les Tricolores, dont on use pour désigner l’équipe de France de football double championne du monde. Le Tricolore est un des surnoms attribués à l’équipe de hockey montréalaise [avec Les Glorieux, la Sainte-Flanelle, le CH ou encore les Habs], qui arbore les mêmes couleurs que la bande à Deschamps. Là s’arrête la comparaison.

Cathédrale

Le mot n’est pas trop fort pour désigner l’antre du Canadien de Montréal. L’équipe, actuellement dirigée par Claude Julien, évolue au Centre-Bell, dont la capacité
d’accueil, avec près de 21 300 spectateurs, est la plus grosse de la Ligue. Côté financier, le CH figurait – avant la crise sanitaire – dans le trio de tête des équipes
les plus riches de la LNH, avec les Rangers de New York et les Maple Leafs de Toronto.

Record

Voilà un mot chevillé au Canadien de Montréal, qui en collectionne quelques-uns.
Le premier, et sans doute le plus illustre, est le nombre de coupes Stanley glanées : 24. Son plus proche poursuivant et grand rival – les Maple Leafs de Toronto – est largué, avec 13 trophées. Il faut toutefois préciser que le dernier titre du CH remonte à 1993. Autant dire une éternité ! Inutile de dire que l’attente commence à
être longue parmi les partisans.
La saison de référence reste celle de 1976-77. Cette année-là, l’équipe dirigée par Scotty Bowman survole le championnat et engrange les superlatifs. Elle cumule
132 points et signe 60 victoires en 80 matches… dont seulement 8 défaites en temps réglementaire. Personne n’a fait mieux depuis.
 

Nordiques

Attention, sujet sensible. La vente des Nordiques de Québec en 1995 [qui deviendra alors L’Avalanche du Colorado] a créé une véritable commotion dans la
Belle Province, et beaucoup ne s’en sont toujours par remis ! Avant sa disparition des radars québécois, les Nordiques de Québec étaient sans conteste l’équipe à
battre pour le Canadien de Montréal, et vice versa. L’équivalent des bons vieux derbys dans le football français, genre OM/PSG ou Saint-Étienne/Lyon. Leurs
affrontements ont donné lieu à beaucoup de matchs intenses et chargés d’émotion.
Le point culminant de cette rivalité eut lieu en 1984, lors du Vendredi saint. La rencontre, restée gravée dans les mémoires, s’est soldée par plus de 250 minutes de pénalités et des bagarres générales. Un joueur sera même évacué sur une civière.
Vous trouverez encore quantité de chandails des Nordiques dans les boutiques souvenirs de la ville de Québec, qui rêve de voir un jour une nouvelle équipe
prendre possession de son Centre Vidéotron (qui succéda en 2015 au vieux Colisée), histoire de raviver la flamme d’une grande rivalité passée.

Olivier Pierson.