Kin-Ball
Le Québec, terre de hockey… et de kin-ball
Inventé au milieu des années 80, le kin-ball se distingue par son ballon démesuré et son sens aigu du collectif. Une création 100% québécoise qui a conquis d’autres pays, notamment la France.
La première fois que j’ai joué au kin-ball [2017, dans un gymnase du Cégep de Granby, dans les Cantons-de-l’Est], c’est d’abord la taille du ballon qui m’avait surpris. Il m’arrivait à la taille. Un ami incollable sur ce sport méconnu avait alors éclairé ma lanterne sur ses dimensions : 1,22 m de diamètre pour un poids d’un kilos. Il m’avait aussi prêté ses genouillères. Je m’étais vite rendu compte de leur utilité. Car si le kin-ball sollicite beaucoup les bras, les jambes sont aussi mises à contribution.
La suprématie canadienne
Plusieurs pays pratiquent aujourd’hui le kin-ball [qui compte près de 4 millions d’adeptes sur la planète] et rivalisent d’adresse et de tactique lors de championnats mondiaux. Dans ce registre, le Canada est un peu le Brésil de la discipline : les hommes ont presque tout gagné, sauf en 2015, tandis que les femmes écrasent la concurrence. La France, la Belgique et le Japon font partie des autres nations chevronnées de cette discipline née au Québec. Le siège de la Fédération internationale de kin-ball se trouve d’ailleurs à Montréal, dans les coursives du Stade olympique.
Si Montréal, selon la formule consacrée, est une ville hockey, on oublie qu’elle fut aussi le berceau du kin-ball, au milieu des années 80. On doit sa naissance à un certain Mario Demers, alors étudiant à l’UQAM (Université du Québec à Montréal), qui cherchait un moyen de stimuler l’activité physique chez ses compatriotes. Le déclic se produisit durant un concert rock, où de gros ballons lancés dans la foule accentuait l’euphorie ambiante. Restait à définir les règles d’un jeu qui allait compter jusqu’à 15 000 licenciés au Québec en 2005, année de référence.
Priorité au mouvement
Concrètement, trois équipes de 4 joueurs (avec des remplaçants) s’affrontent sur un terrain délimité selon le principe de l’attaque-défense. L’action ne concerne que deux d’entre elles, tandis que la 3e reste en retrait, aux aguets. Celle qui attaque choisit un adversaire en l’appelant par sa couleur, précédée du mot « Omnikin ».
L’heureuse élue doit alors tenter d’attraper l’imposante sphère et l’empêcher de toucher le sol. Si elle y parvient, elle peut à son tour attaquer, sans véritable temps mort. Elle désigne alors à ton tour l’équipe qui va défendre, ce qui inclut celle qui ne participait pas à l’action, d’où l’intérêt de rester sur ses gardes, même si on ne joue pas. Au moment de la frappe, tous les joueurs de l’équipe attaquante doivent être en contact avec le ballon.
Il faut aussi préciser que les raclées – toujours humiliantes – ne sont pas au programme, comme le souligne l’association Kin-Ball Richelieu-Yamaska, présente dans les Cantons-de-l’Est. « Quand une équipe échappe le ballon ou commet une faute, les deux autres font des points. Donc, même une équipe qui n’est pas appelée va faire des points ! Cela permet à une équipe qui accuse un retard dans les points de revenir dans la partie. Les scores avec un gros écart sont donc plutôt rares dans ce sport, ce qui rend les fins de parties très excitantes ! »
Le sens du collectif et du mouvement
Si le kin-ball est un sport très accessible (pas besoin d’un master en mathématiques pour comprendre les règles), c’est aussi un sport convivial qui repose sur le collectif. À l’opposé du football (appelé soccer en Amérique du Nord), le jeu ne peut pas s’en remettre à des individualités. Cette importance accordée à la coopération explique sans doute pourquoi des écoles du Québec ont intégré cette discipline à leur programme d’apprentissage, les qualités relationnelles étant très importantes dans cette province attachée au vivre-ensemble. Sans oublier la priorité donnée au mouvement, qui rend le kin-ball populaire auprès des enseignants d’éducation physique.
Olivier Pierson.
N’hésitez pas à aller sur YouTube pour aller voir à quoi ça ressemble ! Sinon, ce site vous dira tout : www.kin-ball.com
Si vous aimez les sports insolites, sachez que l’on peut aussi s’adonner au rugby et au hockey sous l’eau au Québec. Pour en savoir plus : www.camo-sous-marin.com / www.facebook.com/uwr.camo/
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