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Clothilde LAURIOL

Clothilde LAURIOL

Clothilde, tu es française d’origine, tu habites Montréal. Ca fait combien de temps que tu es arrivée au Québec ? 

 

Je suis arrivée en 2011 avec mari et enfants. 

 

 

Tu as créé ta compagnie de relocation. Ca veut dire quoi et ça consiste en quoi ? tu peux nous donner un exemple d’un de tes derniers mandats ? 

 

Le mot « relocalisation » est ici une traduction littérale de « relocation » en anglais. Dans l’usage en français, on peut utiliser le mot relocalisation ou relocation. Il s’agit d’aider les personnes à s’installer dans une nouvelle ville sur l’aspect pratique: découverte de son nouveau milieu de vie, choix des quartiers, recherche de logement, inscription à l’école ou aux garderie, système de santé, banque, démarches administratives… on s’occupe de tout!

 

 

Quels conseils donnes-tu à un français lorsque tu l’accueilles ? 

 

Premièrement la patience! S’installer dans un nouveau pays ne se fait pas en un claquement de doigt. Le temps de transition peut être long entre le moment où l’on arrive et le moment où on est confortablement installé dans une nouvelle routine. Ensuite, l’humilité. Je veux parler de l’intégration culturelle, il faut lâcher ses automatismes et oublier les comparaisons avec ce que l’on a connu. La phrase à banir est « en France, on fait comme si ou comme ça ». Et finalement, la persévérance. Tout ne sera pas à la hauteur des attentes de chacun, il y aura des déceptions bien sûr mais quelle récompense ensuite d’avoir décroché un emploi, d’être installé dans son nouveau chez soi, une tasse de thé entre les mains en regardant les enfants s’émmerveiller des premiers flocons et de projeter un Noël au chalet!

 

 

Clothilde on peut dire que tu as deux pays. Si je te demandais de garder les plus belles richesses, ce qui te marque le plus dans les deux pays, pour en faire un idéal selon toi, ça serait quoi ? 

 

Oh lala! Quelle question difficile! Je dois dire que j’ai mis beaucoup de temps à me sentir chez moi dans mon pays d’adoption, sans doute entre 4 et 5 ans. Aujourd’hui, l’équilibre est parfait, je me sens chez moi au Québec et chez moi en France. Au final, je crois que je ne changerai rien. J’aime les imperfections de chaque lieu, cela fait parti du charme. De ce fait, on a plaisir à passer de l’un à l’autre. Bien sûr, je salive devant les reportages « marchés et terroires » de Jean-Pierre Pernault qui sentent bon la convivialité et le sens du partage, mais je savoure à pleines dents le sens de l’accueil et le civisme naturel des canadiens ainsi que l’équilibre travail/famille qui rendent la vie tellement plus douce.

 

 

Tu peux nous parler de l’endroit que tu affectionnes le plus particulièrement au Québec

 

Difficile de faire un choix alors je dirais: au bord du St-Laurent où que vous soyez: sur la Côte-Nord restée sauvage avec ses immenses plages de sable blond ou dans le Bas-St-Laurent avec des petits villages de caractères comme Kamouraska ou Cacouna.

 

 

Peux-tu nous dire ta plus belle découverte de l’année et pourquoi ? 

 

 J’ai découvert l’écrivain québécois Michel Tremblay avec la série de nouvelles « Les chroniques du Plateau Montroyal » qui dépeint la société montréalaise ouvrière des années soixantes. Ces nouvelles sont écrits en « joual », un parlé québécois. Ce n’est pas toujours facile à lire mais cela donne à la l’histoire une véritable authenticité et rendent les personnages attachants.

 

 

Si je te demande d’ajouter un mot, une citation, une réflexion ou laisser un message lequel serait-il ?