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Regard d'expat'

Regard d’expat’

Sarah Mazière, de la banque au plein air

Partie de sa Normandie natale en 2009, Sarah Mazière s’est vite acclimatée à sa terre d’accueil québécoise, où elle a fondé une famille et trouvé un travail en adéquation avec son âme de voyageuse éprise de grands espaces. 

 

Peux-tu te présenter et nous dire dans quel domaine tu travailles ?

Je travaille dans le domaine du tourisme pour l’agence de voyages Authentik Canada, qui est spécialisée dans les road trips sur mesure.

Je m’occupe de la partie réseaux sociaux et création de contenus.

 

Quel a été ton parcours pour venir t’installer au Québec ?

À la base, je n’avais pas prévu d’émigrer. Je voulais juste voyager avant d’entrer dans la vie active. D’un commun accord avec mon conjoint, qui était très attiré par les pays nordiques, on s’est dit qu’on allait poser nos valises au Québec.

On est arrivés avec un PVT (Programme Vacances Travail) début février 2009. Au terme de ce PVT, on est rentrés en France.

Je l’ai personnellement mal vécu. Je ne me sentais plus à ma place, et surtout je ne me voyais plus travailler dans le secteur bancaire, où j’évoluais avant de venir au Québec. J’avais eu la piqûre du plein air et des grands espaces.

On s’est alors débrouillés pour obtenir un permis de stage (ndlr : Stage Coop International) en passant par l’OFQJ (Office franco-québécois pour la jeunesse), en attendant d’obtenir notre résidence permanente. L’entreprise québécoise pour laquelle on avait travaillé en 2009 a accepté de nous reprendre en stage, et a fini par nous embaucher à des postes qui nous convenaient, d’autant qu’entre-temps nous avions obtenu notre résidence permanente.

On a passé 8 ans dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, qui a été un gros coup de cœur pour nous.

On s’est installés à Montréal il y a 3 ans, et on a fini par devenir citoyens canadiens en 2019.

 

Avez-vous rencontré des obstacles en vous installant au Québec ?

Franchement non, on a été très chanceux. L’attente a juste été longue avant que l’on obtienne notre résidence permanente.

Tu as l’impression qu’ils te mettent à rude épreuve pour s’avoir si tu es vraiment prêt à vivre au Canada.

 

A-t-il été facile de trouver un job dans ton domaine ?

Oui, alors que c’était pas mon domaine ! C’est ça que je trouve fascinant au Québec. Malgré mon manque d’expérience, mes employeurs m’ont toujours laissé ma chance.

Rien n’est figé ici, alors qu’en France, quand je suis revenue après mon PVT, Pôle Emploi voulait me recaser dans une banque.

 

Quelles sont, selon toi, les clés du succès quand on s’expatrie au Québec ?

D’abord se dire que ce n’est pas la France, même si ça parle français. La culture est différente, malgré des similitudes.

Il faut s’adapter à la façon de vivre et d’être des Québécois. Il est très important d’avoir une grande ouverture d’esprit.

Il ne faut pas faire son maudit Français, comme on l’entend souvent au Québec.

 

À ce propos, peux-tu nous donner une erreur rédhibitoire ?

Les comparatifs avec la France, ça, ça leur convient pas du tout. J’ajouterai la question des anglicismes, que je n’aborde jamais avec eux (elle sourit).

Les Québécois considèrent que les Français en utilisent beaucoup plus qu’eux. De mon point de vue, je dirais que c’est du 50-50. C’est juste pas les mêmes anglicismes qu’on emploie.

Mais vas pas dire à un Québécois qu’il utilise plus d’anglicismes que toi, ça risque de le fâcher.

 

Faut-il nécessairement choisir Montréal pour commencer une nouvelle vie ?

Montréal est une ville très agréable à vivre et multiculturelle, mais le Québec est tellement beau partout qu’il ne faut pas hésiter à sortir du cadre pour aller en région. Nous, c’est ce qu’on a fait au Saguenay, où l’on a vraiment vécu comme des Québécois.

 

Toi qui œuvres dans une agence de voyages, quels sont les voyages qui t’ont le plus marquée depuis ton arrivée ici ?

Je dirai notre road-trip de trois jours autour du fjord du Saguenay. Ça nous a procuré des frissons, car on découvrait enfin les paysages qu’on rêvait de voir depuis longtemps.

Cette année, j’ai aussi eu la chance, dans le cadre de mon travail avec Authentik Canada, de faire un road-trip de 3 semaines en camping-car avec ma famille. Découvrir le Québec de cette façon, c’était pour moi le rêve absolu, le road-trip par excellence !

 

Quelle région selon toi gagnerait à être mieux connue ?

Les Cantons-de-l’Est. On a découvert cette région quand on est arrivés à Montréal la première fois, en 2018.

Je suis tombée littéralement amoureuse de ce coin de pays. Et à l’automne, c’est extraordinaire !

 

La vie que tu mènes aujourd’hui correspond-elle à ce que tu étais venue chercher ?

Oui, totalement. J’ai une vie que j’adore, même si le côté nature me manque depuis que nous vivons à Montréal.

En terme de qualité de vie, je suis vraiment chanceuse de vivre au Québec.

Olivier Pierson.

 

 

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Crédit photo : Sarah Mazière