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Quebec vs France 1

Québec vs France 1

Québec vs France : une même langue mais des divergences !

 

La langue de chez nous, comme le chante si bien Yves Duteil, réserve son lot de surprises à quelque 6 000 km de Paris. 

Car si nos cousins québécois emploient des mots – et des expressions – qui leur sont propres, certains d’entre eux sont plus vicieux que d’autres ! 

Pour vous éviter un pétrin sémantique, voire des situations embarrassantes, voici quelques exemples de ces vocables friands de quiproquos…

 

Écœurant : un grand classique de divergence linguistique entre la France et le Québec, où ce terme peut prendre une connotation positive, dans le sens de génial par exemple (un show écœurant). 

S’applique aussi à un repas que l’on a adoré. 

La version négative est également de mise. 

Si on vous traite d’écœurant, vous êtes un salaud, une personne malhonnête ou quelque chose dans le genre. Pas cool. 

 

Gomme : si un ami vous demande de la gomme, ne lui tendez pas votre gomme à effacer. 

Tendez lui plutôt le très français « chewing-gum », qu’il devrait avoir plus de facilité à mastiquer ! [pour la gomme à effacer, on dira plutôt une efface].

 

Foufoune : si on utilise ce mot au singulier en France, pour désigner familièrement le sexe de la femme, la version québécoise lui préfère le pluriel. 

C’est une façon enfantine de parler des fesses. Assurément plus cute (mignon), mais aussi plus facile à caser dans une conversation !

 

Cartable : le cartable québécois est moins lourd à porter que son pendant français. 

Et pour cause, puisqu’il s’agit d’un classeur ou d’un cahier à spirales. 

 

Brosse : au Québec, il arrive que des gens virent des brosses, surtout lors de soirées trop arrosées. 

Ça ne signifie pas qu’ils jettent leur bonne vieille brosse à cheveux à la poubelle, mais juste qu’ils sont saouls. 

Au risque, pour les plus imbibés, de caller l’orignal (vomir). 

 

Gâterie : oubliez la connotation grivoise bien française, limite franchouillarde. 

Au Québec, si une personne vous propose une petite gâterie, ne baissez pas votre pantalon. 

Il s’agit juste d’un petit délice gourmand, genre une pâtisserie ou un dessert, histoire de se sucrer le bec.

 

Épicerie : bien plus grosse qu’en France. 

Généralement, quand on part faire son épicerie au Québec, on va au supermarché. 

 

Bas : les hommes mettent aussi des bas au Québec. 

Pas pour se déguiser en femme et avoir du fun, mais parce qu’il est très naturel de porter des chaussettes, surtout en hiver ! 

 

Gosses : un autre grand classique ! S’il est possible de montrer une photo de ses gosses en France, on se gardera une petite gêne au Québec, puisqu’il serait malvenu de montrer une photo de ses testicules.

À noter que ce mot peut aussi s’utiliser comme un verbe. Exemple : tu me gosses (tu m’énerves).

[Dans le même genre, grivois donc, on évitera de crier sur les toits qu’on adore manger des graines, même si c’est très tendance. Car la graine est un des synonymes du mot pénis.]

 

Dépanneur : vous ne le croiserez pas sur une route ou une autoroute en cas de pépin mécanique, mais un peu partout au Québec, où ce petit commerce de proximité s’avère d’une grande utilité ! L’équivalent de l’épicerie de quartier française. 

 

Suçon et sucette : attention à la confusion ! Chez nos cousins, le suçon est une sucette, et la sucette… un suçon. 

 

Déjeuner : mieux vaut mettre les pendules à l’heure tout de suite. 

Au Québec, le nom des repas diffère. Ainsi (dans l’ordre), on déjeune, on dîne et on soupe (plus tôt qu’en France, entre 17h et 19h). 

Précisons que les week-ends, le déjeuner se transforme souvent en brunch, moment propice pour se retrouver entre amis !

 

Camisole : bien pratique en hôpital psychiatrique, elle s’avère moins contraignante à porter au Québec, où elle désigne un débardeur. 

 

Cabaret : voilà un mot très tendance dans les cantines du Québec. 

Pas parce qu’on y mange en assistant à des spectacles, mais parce que ce plateau sert à transporter son repas. 

 

Olivier Pierson.

Crédit photo Dépanneur bannière : Eric Berteau

 

Il existe plusieurs sites pour se familiariser avec la « parlure » québécoise. Je vous conseille notamment celui-ci : www.je-parle-quebecois.com

 

Plusieurs chaînes d’épiceries sont présentes au Québec, dont la bannière IGA. Crédit photo : Le Canada français Jessyca Viens-Gaboriau