LE TEMPS DU BLE D’INDE
Le temps du blé d’Inde
On le dénude sans ménagement, on le plonge dans de l’eau bouillante une vingtaine de minutes, on le badigeonne de beurre, on le parfume de sel, on le croque à pleines dents, encore chaud, en le faisant tourner comme une tige de barbecue entre ses doigts.
La vie du blé d’Inde n’est pas rose au Québec, elle est même fugace. La traque commence au mois de septembre, et même parfois avant, quand les récoltes approvisionnent les étals des marchés ou des grandes surfaces. Impossible d’ignorer ces épis de maïs qui abondent et sont vendus pour une bouchée de pain.
On les aime pour la simplicité qu’ils promettent autour de la table, mais on ne leur pardonne jamais vraiment d’être les messagers d’un été fauché en pleine ivresse. L’arrivée du blé d’Inde au Québec, c’est la fin d’une époque, un arrière-goût d’automne avant le no man’s land hivernal. Mais c’est aussi la promesse joyeuse d’une tradition très sympathique qui fleurit un peu partout dans la province : la fameuse épluchette de blé d’Inde.
Loin de ses champs, le légume aux écailles dorées devient vite un symbole, celui de cette convivialité qu’il génère en meute et qui prend toute sa mesure lors des rassemblements festifs et joyeux. Tous les prétextes sont bons pour se goinfrer de maïs comme une poule boulimique : l’achèvement de la construction d’une maison, une fête de quartier, la naissance du petit dernier… ou plus généralement l’envie de passer du bon temps en bonne compagnie.
Pour ceux qui n’aiment pas le blé d’Inde, il y a toujours moyen de se rabattre sur les hot-dogs, un autre champion des soirées estivales québécoises.
Mais ceci est une autre histoire…
Olivier PIERSON.
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À noter qu’un festival a lieu chaque année autour du blé d’Inde, dans le centre du Québec. Plus précisément dans la municipalité de Saint-Célestin. L’événement, qui donne lieu à une foule d’activités, notamment des concerts, fêtera sa 20e édition en 2021, soit du 22 au 25 juillet.
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